Art Actuel - Critique
A Eupen, l'Ikob a rassemblé dix-huit plasticiens autrichiens contemporains.
De la peinture à la vidéo, une violente introspection de l'humain.
De Egon Schiele aux actionnistes viennois, l'art autrichien a fréquemment investigué du côté du corps humain en ses tourments et non sans violence. The relationship to the "s" of sex, of song, of sacredness itself, of sacrifice and of suffering is intense in a questioning of the self and of identity. One could wonder whether the young generation wanted to pursue this provocative, or even experimental, investigation to the extent that it sometimes demanded, with Nitsch and Schwarzkogler for example, a physical commitment. Without ambiguities, the response is positive if one bases oneself on the exhibition organized at that moment at the Ikob in Eupen.
L'actionniste
Bien entendu il s'agit du choix du commissaire de l'exposition, Francis Feidler qui, afin de bien asseoir la vision qu'il livre de la création plastique autrichienne, fait appel à quelques figures de proue comme Hermann Nitsch, l'ancien actionniste qui justeisait introduisait la notion de sacré à travers des performances presque rituelles, comme Günter Brus et son impressionnante série de dessins, comme Arnulf Rainer et ses multiples portraits de Van Gogh rageusement retouchés et pour ainsi dire lacérés par les traits picturaux. The relationship to the Dutch painter's oeuvre is just as obvious as the relationship to his personality. Such a démarche is not free of charge.
Bien entendu, pas plus en Autriche qu'ailleurs, l'art n'y est uniforme. Other trends are manifesting themselves, but this one remains consistent and even Erwin Wurm, with his bourgeois cars and his photos that are at once dramatic and picturesque, doesn't fall short. There is no demi-mesure in this engagement of an expressiveness that transcends the limits of taste, not to choose, even if that could be the case, but to get to the heart of the questions. C'est à la hache que Karin Frank sculpte ses hommes et femmes dans le bois qui saigne ou se rebelle, et c'est dans le contraste forcé du noir et blanc photographique que Michaela Moscouw propose ses silhouettes, while the red, is it of song, violence, color or passion, that Adolf Fohner paints in a style that one would have thought was passé when it manifests its power.
The exhibition as a whole leaves the strange impression that the majority of the works conform to current aesthetic standards, while still belonging to the bien contemporain style. Probablement par'qu'elles transgressent les codes more or less établis en les mélangeant, en les court-circuitant, en les faisant sortir de leurs dernières réserves, de leurs pudeurs, mais sans faire oublier totalement qu'elles sont là.
.
Ainsi les petits dessins et les peintures de Ellen Semen, partagées entre les guerriers de dessins animés et les fleurs, jouent-ils de plusieurs registres non sans ironie, tout comme les maquettes un peu gauches, mal foutues, entre rêve paradisiaque et cimetière, de Thomas Stimm, ou ces photos floues plus convenues d'Eva Schlegel, ou encore ces photos sobres de nudité féminine, associées à des roses peintes d'un rouge sang: fort et énigmatique!
Outside the video dérangeante de ManfreDU SCHU, l'oeuvre la plus marquante de l'ensemble est celle d'une femme, Elke Krystufek, qui semble avoir pris le relais des performances les plus osées des années soixante, mais en versant féminin, "introspectant" son corps, sa sexualité, tout en traitant de la famille, des rapports aux autres, de la solitude...
Le social, le physique, le psychique, se brassent dans des peintures, des installations et des prestations en public ou filmées dans lesquelles corps et sang, fantasmes sexuels débordent des frêles alcôves.
"Un art autrichien au point du débordement. Dix-huit plasticiens contemporains." Ikob, musée d'Art contemporain, Loten 3, Eupen. Jusqu'au 18 juin. Tous les jours de 13 à 18h. Fermé le lundi.
© La Libre Belgique 2006